Stock-option & licenciement : Guide 2025

Publié le 3 décembre 2024

Stock-options et licenciement

Lorsqu’un salarié, surtout un cadre ou cadre dirigeant, est licencié, ses stock-options peuvent être affectés de manière significative. Cet article traite des conséquences possibles d’un licenciement sur les stock-options, ainsi que les stratégies pour protéger ses droits.


Quels sont les effets du licenciement sur vos stock-options ?

La plupart des plans d’options d’achat d’actions incluent une clause de présence. Celle-ci prévoit que le salarié doit être en poste dans l’entreprise pour exercer ses options. Par conséquent, en cas de licenciement, le salarié risque de perdre le droit de lever ses stock-options, sauf disposition contraire dans le plan.

En général, cette perte s’applique quel que soit le motif du licenciement (économique, personnel, etc.). Cependant, certaines entreprises accordent des exceptions selon la durée d’ancienneté, les performances ou des clauses spécifiques incluses dans le contrat.

Vesting period et acquisition des options

Les stock-options sont souvent soumises à une période d’acquisition appelée vesting period. Pendant cette période, les options ne sont pas encore disponibles pour le salarié. Si un licenciement survient avant la fin de cette période, le salarié perd toutes les options non acquises. Pour celles qui sont déjà acquises, il est nécessaire de se référer aux modalités d’exercice prévues par l’entreprise.

Délai d’exercice après le départ : Il est courant que le salarié dispose d’un délai limité pour exercer les options acquises une fois le contrat rompu. Ce délai varie selon les entreprises mais peut aller de 30 jours à plusieurs mois.

Licenciement pour faute grave : conséquences particulières

En cas de licenciement pour faute grave, certaines entreprises annulent tous les stock-options du salarié, y compris ceux déjà acquis. Cependant, il est important de noter que la privation de stock-options en raison d’une faute grave pourrait être considérée comme une sanction pécuniaire interdite. Dans ce cas, la clause pourrait être contestée devant les juridictions compétentes.

Licenciement sans cause réelle et sérieuse

Dans le cas où le licenciement est jugé sans cause réelle et sérieuse, le salarié peut demander des dommages-intérêts pour la perte des stock-options. La jurisprudence permet en effet d’indemniser la « perte de chance » de réaliser un gain avec les options. La Cour de cassation a validé cette possibilité, permettant au salarié d’obtenir une réparation pour le préjudice subi.

Négociation et analyse des documents contractuels

Lors d’un licenciement, il est crucial de bien analyser les termes du plan de stock-options et du contrat de travail. Les points à vérifier incluent les conditions d’acquisition, les délais d’exercice et les clauses spécifiques en cas de rupture du contrat. Dans certains cas, une négociation est possible pour tenter de conserver ou compenser la perte des stock-options.

Faire appel à un avocat en droit social peut être utile pour s’assurer que les droits liés aux stock-options sont protégés, surtout si le salarié estime que son licenciement est contestable.

Quelle juridiction est compétente pour régler un litige relatif aux stock-options en cas de licenciement ?

Les litiges liés aux stock-options et aux actions gratuites dans le cadre de la relation de travail relèvent de la compétence du Conseil de prud’hommes. Cette juridiction est habilitée à juger les différends concernant l’acquisition des stock-options, les conditions d’octroi fixées par l’employeur, et la perte de chance de réaliser une plus-value en raison d’un licenciement.

Par exemple, le juge prud’homal est compétent pour examiner une demande de réparation du préjudice subi par un salarié lorsqu’un pacte d’actionnaires prévoit la cession immédiate de ses actions en cas de licenciement (Cass. Soc. 7 juin 2023 n° 21-24.514). Dans de tels cas, les juges évalueront le préjudice, y compris la perte de chance de réaliser une plus-value, pour déterminer le montant de l’indemnisation éventuelle.

Conseils pratiques pour les cadres

Si vous êtes cadre et bénéficiaire de stock-options, il est crucial de bien préparer votre dossier en cas de licenciement pour maximiser vos droits. Voici quelques conseils pratiques :

  1. Analysez vos documents : Passez en revue le plan de stock-options, votre contrat de travail et toute clause relative à la période d’acquisition ou à la clause de présence. Vérifiez également les conditions d’exercice post-départ.
  2. Conservez toutes les preuves : Gardez une copie des documents prouvant l’attribution de vos options, les modalités d’exercice, et les éventuelles correspondances sur ce sujet avec votre employeur.
  3. Anticipez les négociations : Si un licenciement semble imminent, préparez des arguments pour négocier la conservation des options acquises ou une compensation. Une assistance juridique peut être un atout précieux pour structurer votre demande.
  4. Évaluez le préjudice potentiel : En cas de licenciement sans cause réelle et sérieuse, faites évaluer par un expert le préjudice lié à la perte de chance de réaliser une plus-value avec vos stock-options.

Questions annexes

Quelles sont les clauses typiques des plans de stock-options ?

Les plans incluent souvent des clauses de présence, des restrictions d’exercice en cas de départ, ainsi que des conditions spécifiques pour certaines catégories de salariés.

Comment évaluer le préjudice pour perte de chance en cas de licenciement ?

Le calcul se base souvent sur la probabilité que les stock-options auraient été exercés avec profit, en tenant compte de la volatilité du marché et de la date prévue d’exercice.

Les stock-options des mandataires sociaux sont-elles soumises aux mêmes règles que celles des salariés ?

Pas toujours ; les mandataires sociaux peuvent bénéficier de conditions plus restrictives en cas de licenciement.

Quels sont les impacts fiscaux des indemnités pour perte de droit de lever les stock-options ?

Dans l’hypothèse où il s’agirait de dommages et intérêts en réparation d’une perte de chance, il y a tout lieu de considérer que le régime social et fiscal serait équivalent à celui des dommages et intérêts. Des exonérations pourraient donc s’imposer.